Lors de ces ateliers, l’enseignant se mue en « modérateur » d’un débat entre les élèves. Quelques-uns prennent place au sein des disciplines existantes et sont donc proposés par des enseignants de sciences ou de philosophie par exemple. C’est pourquoi les enseignants de sciences et de philosophie, qui pensent développer implicitement les capacités de réflexion de leurs élèves par le fait qu’ils leur montrent l’exemple, n’obtiennent pas d’excellents résultats.Second point important : il faut favoriser le transfert. Ainsi, le groupe de jeunes l’ayant suivi a obtenu, par rapport à un groupe témoin analogue n’ayant pas reçu ce cours, de meilleurs résultats à des tests évaluant notamment la capacité à raisonner, la créativité et l’argumentation.

Dans les cas cités ci-dessus, aucune donnée ne permet hélas de mesurer l’impact des interventions, car les analyses n’ont pas été menées, en dehors d’enquêtes qualitatives qui suggèrent que les élèves sont satisfaits – ce qui est déjà positif, mais insuffisant pour trancher. En attendant que la recherche s’empare de cette question, nous pouvons nous tourner vers d’autres travaux qui, au niveau international, ont déjà évalué le résultat de projets similaires.Un cas de succès souvent cité nous vient d’Amérique latine. Posté le 18 juin 2020 Pour ce faire, plusieurs solutions sont envisageables. Une façon de penser à acquérir dès l’école.La Terre est plate, proclament aujourd’hui sans vergogne et sans arguments valables un nombre étonnamment élevé d’individus. Le remède ? C’est un simple phénomène mathématique, mais il n’est pas très intuitif !Or les étudiants qui avaient suivi les cours de raisonnement statistique ont souvent spontanément répondu en citant ce phénomène de régression vers la moyenne, ce que les autres faisaient plus rarement. Nous mettons tout en œuvre pour diffuser à nos abonnés, en kiosque et sur notre site internet, nos dernières parutions.Inscrivez-vous pour activer votre abonnement ou commander des numéros. Dans d’autres domaines plus scientifiques ou plus tangibles, en revanche, un manque d’esprit critique conduit parfois à des décisions dont on peut démontrer qu’elles sont absurdes, dangereuses pour soi et son entourage, voire pour l’humanité.On peut s’amuser des contorsions logiques de ceux qui, comme la légende du basket-ball Shaquille O’Neal, pensent que la Terre est plate.

Elle est aussi au cœur de la science moderne. La bonne nouvelle est que les interventions pédagogiques fonctionnent dans l’ensemble. De l’esprit critique en sciences sociales. Ce ne sont que deux exemples parmi des dizaines de fausses informations (des Dans cette optique d’autodéfense intellectuelle, certains enseignants ont mis en place, dès l’école élémentaire, des ateliers visant spécifiquement à améliorer la recherche et la vérification de données sur internet. Publié dans le magazine Books n° 102, novembre 2019. Les jeunes apprennent ainsi, espère-t-on, à argumenter correctement, à détecter les failles dans les idées adverses, mais aussi à respecter les opinions d’autrui et à prendre conscience des limites de leurs propres conceptions. Par Yaël NAZÉ (2019) C’est pourtant bien sur cet esprit critique, supposé acquis chez les citoyens responsables, que repose la légitimité de l’élection.En politique, l’égarement des uns est la perspicacité des autres, car nous sommes au royaume de l’opinion.

Une première consiste à multiplier les exemples dans des domaines variés : on montre comment évaluer la fiabilité d’une source concernant un article politique, un autre traitant d’écologie, un troisième portant sur le sport… Une seconde possibilité consiste à travailler sur du matériel abstrait. D’une part, cela a l’avantage de rendre le matériel discuté peu chargé émotionnellement pour la plupart des élèves et des étudiants ; d’autre part, cela donne une coloration ludique et attrayante à l’exercice.L’idée de la zététique s’est largement développée et élargie depuis trente ans et de nombreux groupes et associations s’en réclament désormais. Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons donc besoin d’un zeste d’esprit critique (et plus si affinités !). Si les gagnants font souvent moins bien la fois suivante, c’est parce qu’ils triomphent quand ils sont au mieux de leurs performances. Ce qui émerge de façon générale est que ce n’est pas une aptitude en soi, que l’on pourrait entraîner comme un muscle, mais un ensemble de capacités cognitives et de stratégies à mobiliser de façon raisonnée, autonome et volontaire, pour un objectif précis. L’esprit critique repose donc sur la volonté d’utiliser certaines connaissances et de le faire de manière experte. Ces derniers invoquaient par exemple le fait de se reposer sur ses lauriers ou d’avoir trop confiance en soi. Un manque de modestie, une capacité limitée à séparer les bons arguments des mauvais, une propension à ne chercher que des confirmations de nos croyances et à ne pas nous confronter aux autres, ou encore une attirance pour les milieux sociaux qui nous ressemblent et confortent nos erreurs en les répétant dans d’inlassables caisses de résonance. Elle a inspiré des ateliers et des cours, notamment ceux organisés à Grenoble par le Cortecs, dont le site regorge de matière pédagogique stimulante .Ces initiatives, et d’autres encore, sont remarquables, mais sont-elles efficaces ?