L’ouvrage s’organise autour de plusieurs lieux emblématiques, et pour certains aujourd’hui détruits. Les dessins des étudiants et les photographies de Cyrille Weiner se répondent, émaillés de témoignages des habitants.

La formule est importante, car pour comprendre et agir sur une cause, encore faut-il y être sensible.

Le problème, c’est que si tout est naturel, alors aussi tout est artificiel, donc une certaine ambiguïté. Et par ailleurs, vous critiquez le capitalisme à juste titre, mais il y a aussi chez les anti-capitalistes des formes de retour à la terre qui passent quand même par de l’exploitation animale.Corine Pelluchon : ce qu’on connait aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec le libéralisme tel qu’il a été conçu au départ, Locke doit se retourner dans sa tombe. Il peut s’agir de Microsporum canis, de Trichophyton mentagrophytes ou encore de Mycrosporum gypseum. Ça veut dire que quand on pense les droits de l’animal, le point de départ ne doit pas être l’humain, même si les choses sont très différenciées d’un animal à l’autre. Pas vu pas pris.

Il ne s’agit pas pas juste d’une mode ou d’un style de vie mais d’un projet global pour un monde plus juste, selon une convergence assez récente entre les éthiques animales et environnementales. D’où la proposition que j’avais faite de développer les haras nationaux.Corine Pelluchon : il y a une nuance importante entre exploitation et utilisation. L’animalisme en revanche c’est un mouvement déjà constitué, dont le dernier niveau est cet humanisme rénové dont j’ai parlé. En témoigne le calvaire actuel des éleveurs contraints à un modèle de développement basé sur la productivité, celui des petits paysans expropriés par les grandes firmes agro-industrielles ou encore ces études qui révèlent que la violence sur les animaux dans les foyers cache presque toujours une violence intra-familiale, que la cruauté sadique perpétrée sur les animaux dans l'enfance conduit à des parcours de criminels violents...Comment vivre avec eux? Et en arrivant là, dans cette situation de captivité, je me rends compte que toute la communication est tournée vers l’alerte contre la destruction des milieux naturels et l’extinction des espèces.Christophe Laurens : je ne crois pas du tout que nous sommes les premiers à savoir et les derniers à pouvoir agir ; je pense au contraire que nous agirons encore beaucoup.Yves Cochet : je suis assez collapsologue et catastrophiste. Ce faisant, il a fait beaucoup de bien au blé, que l’on retrouve aujourd’hui dans le monde entier, mais pas aux animaux. Le temps n'est-il pas venu, dans cette société qui revendique des droits pour tout (et tous), de leur en accorder?Après tout, ce questionnement s'inscrit dans une continuité logique, celle des grands mouvements de libération des opprimés.

Bref j’ai un peu du mal, d’une part parce que je ne suis pas philosophe, d’autre part parce que je pense à l’effondrement, à ce que pourrait être un humanisme aujourd’hui. Mais il y a aussi aujourd’hui l’âge du vivant, avec une réflexion sur la vulnérabilité et la finitude, les limites. Un manifeste est l’affirmation que la cause concernée est importante, mais aussi qu’elle est déjà entrée dans la cité.

Or est-ce que ce système n’est pas amené à s’effondrer à terme, et avec lui le système d’exploitation des animaux qui fonctionne par flux de matière et d’énergie ? Ce dernier restera connecté avec ce compte.Non.

Actes Sud, 2018 Améliorer les conditions de vie des animaux a toujours eu un coût pour les industries qui les exploitent, quels qu'elles soient. Une préoccupation millénaire. L’animalisme est une manière pour les jeunes activistes de dénoncer ce modèle. Une raison de plus pour troquer son vieux diesel contre un véhicule moins polluant !Les mentalités commencent à changer, avec une hausse de 20 % par an de la consommation de produits bio en France, la mobilisation en faveur du climat, mais pas assez vite, en particulier au niveau des décideurs. Si l’on se met dans cet état d’esprit, on constate que beaucoup de gens qui mangent encore de la viande sont en revanche très critiques envers la captivité des animaux sauvages. Sur la vallée des singes : là encore, il y a des nuances de captivité. Code embed copié dans le presse-papier Tout le monde est concerné par la cause animale, dans le sens où dès que nous vivons, nous avons un impact sur les animaux, parce qu’ils reçoivent les conséquences directes ou indirectes de notre mode de vie. Peut-on attribuer des droits à des animaux alors que partout, ceux des humains sont si peu respectés? Il incombera au vétérinaire de le piquer pour des raisons de sécurité et d’hygiène. La brucellose est une maladie infectieuse due à une bactérie du genre Brucella, commune à certains animaux et à l'Homme: on parle d'anthropozoonose.

Aujourd’hui, cet âge de la désolation s’exprime par une volonté paradoxale de dominer et de s’emparer, selon des logiques consuméristes, avec un rapport assez décomplexé à la violence.